Saturday, September 17, 2016


La Budgétisation de notre Libération (Ceci est une invitation à rêver. Ensemble.)


Le Congo Démocratique, ma bien-aimée mère patrie est le triste paradigme d’un destin auquel la majorité de pays Africains n’ont pas réussi à échapper depuis  un demi-siècle.

Misère. Maladies. Corruption. Pauvreté. Famine. Ignorance. Guerres. Encore des guerres. Plus de guerres. Morts. Plus de morts. Viols. La liste est sans fin. Ces sombres infortunes sont le quotidien de millions d’êtres sacrifiés avant d’avoir vu le jour, dans un merveilleux monde sans cœur. Nés dans les bras de la face non éclairée de la planète, suffocant dans les veines infectées d’Antisystèmes nationaux et internationaux inhumains, des Pharaons, des Mansa Moussa, des Mandela, des Sankara, des Bob Marley, des Martin Luther King, des Marcus Garvey, des Williams Dubois, de Malcolm X, des Lumumba, des Aimé Césaire, des Harriet Tubman, des Shaka Zoulou, sont étranglés avant d’avoir embrassé leur superbe puissance que le monde ne connaitra jamais. (Souvenons-nous en passant que chaque Africain épris de mêmes idéaux que ces noms glorieux, a envers leur bravoure une dette à payer.)

La liste des noms héroïques de l’Afrique occultée, leurs exploits effacés, salis ou réprimés, une machine mercantile cynique a, avec un génie malicieux, planifié et mis en route une déroute constamment réinventée de l’espoir des populations Africaines.

Cependant, de la même manière que ces colporteurs sont responsables de leurs intrigues machiavéliques, nous Congolais (et Africains) sommes responsables de tout ce que nous avons fait et qui a échoué dans un effort désespéré d’épanouir la vie en Afrique. Il y a eu le combat des indépendances qui aujourd’hui ressemble à une chanson inachevée. Il y a eu la Négritude qui a été élégamment mise en sourdine jusqu’à l’extinction : Senghor à l’académie, Césaire maire à vie de sa ville,… Je ne remets aucunement en doute les innombrables mérites de ces phares monumentaux, mais il n’en reste pas moins que le discours de la négritude a disparu et personne n’a demandé pourquoi. Beaucoup parmi nous semblent n’avoir pas remarqué. Tout comme Mobutu n’avait pas remarqué, même quand il prônait l’authenticité, qu’à moi et mes pairs Zaïrois on enseignait l’Histoire de la France et la géographie des monts Appalaches. Je ne sais pas si cela a changé.

Mais nous sommes surtout responsables de ce que nous n’avons pas fait. Nous ne sommes plus les victimes, nous sommes devenus des complices de notre propre infortune.

Et aujourd’hui encore, nos tentatives pour nous libérer de ce destin qui semble immuable se soldent par d’incessantes déconvenues. Vous avez peut-être deviné que je fais référence au fameux printemps arabe.

Comme les mouvements des indépendances, ces sursauts n’étaient-ils pas trop spontanés ? Trop soudains et trop peu organisés pour amener ces jeunes au courage incommensurable jusqu’au bout du tunnel.

Et bien qu’aujourd’hui les guerres et autres souffrances qui s’en sont suivi comme en Lybie sont insupportables : l’Afrique entière a une dette envers toutes ces âmes qui se sont immolées au feu de la lutte pour un meilleur destin que celui de la misère honteuse que nous ont jusque-là offert nos guides fondateurs et nos libérateurs corruptibles. Leur sacrifice spontané a mis en marche un réveil longtemps attendu.

Puisque l’oppression que subit le Congo (et l’Afrique) semble menée d’une manière bien pensée, l’affranchissement de cycle de colonisation esclavagiste et de ses conséquences doit être pensé. Les masses devront être éduquées et informées par un travail de fourmis fait depuis le berceau dans chaque maison de chaque communauté de chaque village et chaque ville. Nous ne nous affranchirons de ce cycle que si nous pensons, planifions, budgétisons et croyons en notre futur. Un futur Africain par des Africains pour l’Humanité. Car, comme a découlé d’une brillante discussion avec de brillants Congolais ce soir : l’Afrique a toujours été un vivier pour le reste du monde, et non le contraire.

Nous avons perdu trop de temps à accepter l’inacceptable, à vivre en laissant mourir, à étudier tout en sachant que mille dans notre voisinage n’étudiaient pas, à manger en sachant que des bébés tétaient des seins asséchés, désertifiés.

Nous sommes à l’heure de groupes de réflexions pacifiques, aveugle aux différences tribales et/ou ethniques, nous sommes dans la décennie ou nous devons réfléchir à comment des jeunes Congolais étudieront avec des bourses Congolaises au Congo, nous sommes dans la décennie ou il est impératif de décider quel jour de quelle année nous célèbrerons zéro cas de malaria au Congo, c’est maintenant que nous devons trouver comment et quand le budget national de l’Etat Congo sera équivalent à plus de 100milliards de dollars américains, c’est aujourd’hui que nous devons commencer à vraiment chercher la réponse à la question de savoir pourquoi le Congo est comme il est et comment il deviendra comme il doit être.

Nous sommes des chasseurs, des éleveurs, de cultivateurs, c’est ce que nous sommes. Nous Congolais et Africains sommes ingénieux et forts. Nous sommes magnifiques. Nous avons montré le chemin à l’Humanité d’innombrables fois. Mais, le progrès et la liberté ne nous tomberont pas du ciel. Dans ce 21ème siècle, nous ne trouverons pas des réponses que nous n’aurons pas pistées. Nous n’habiterons pas des citadelles que nous n’aurons pas élevées. Et nous nous ne réjouirons pas dans une paix que nous n’aurons pas cultivée. Notre  libération (sans armes), nous la préparerons jusqu’à ce qu’elle devienne inévitable. 


Chacun, ou il est, sait ce qu’il lui reste à faire.





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