La Budgétisation de notre Libération (Ceci
est une invitation à rêver. Ensemble.)
Le Congo Démocratique, ma bien-aimée
mère patrie est le triste paradigme d’un destin auquel la majorité de pays
Africains n’ont pas réussi à échapper depuis
un demi-siècle.
Misère. Maladies. Corruption. Pauvreté. Famine. Ignorance. Guerres. Encore
des guerres. Plus de guerres. Morts. Plus de morts. Viols. La liste est sans
fin. Ces sombres infortunes sont le quotidien de millions d’êtres sacrifiés
avant d’avoir vu le jour, dans un merveilleux monde sans cœur. Nés dans les
bras de la face non éclairée de la planète, suffocant dans les veines infectées
d’Antisystèmes nationaux et internationaux inhumains, des Pharaons, des Mansa Moussa,
des Mandela, des Sankara, des Bob Marley, des Martin Luther King, des Marcus
Garvey, des Williams Dubois, de Malcolm X, des Lumumba, des Aimé Césaire, des Harriet
Tubman, des Shaka Zoulou, sont étranglés avant d’avoir embrassé leur superbe puissance
que le monde ne connaitra jamais. (Souvenons-nous en passant que chaque
Africain épris de mêmes idéaux que ces noms glorieux, a envers leur bravoure
une dette à payer.)
La liste des noms héroïques de l’Afrique
occultée, leurs exploits effacés, salis ou réprimés, une machine mercantile cynique
a, avec un génie malicieux, planifié et mis en route une déroute constamment réinventée
de l’espoir des populations Africaines.
Cependant, de la même manière que
ces colporteurs sont responsables de leurs intrigues machiavéliques, nous Congolais
(et Africains) sommes responsables de tout ce que nous avons fait et qui a échoué
dans un effort désespéré d’épanouir la vie en Afrique. Il y a eu le combat des indépendances
qui aujourd’hui ressemble à une chanson inachevée. Il y a eu la Négritude qui a
été élégamment mise en sourdine jusqu’à l’extinction : Senghor à l’académie,
Césaire maire à vie de sa ville,… Je ne remets aucunement en doute les
innombrables mérites de ces phares monumentaux, mais il n’en reste pas moins
que le discours de la négritude a disparu et personne n’a demandé pourquoi.
Beaucoup parmi nous semblent n’avoir pas remarqué. Tout comme Mobutu n’avait
pas remarqué, même quand il prônait l’authenticité, qu’à moi et mes pairs Zaïrois
on enseignait l’Histoire de la France et la géographie des monts Appalaches. Je
ne sais pas si cela a changé.
Mais nous sommes surtout
responsables de ce que nous n’avons pas fait. Nous ne sommes plus les victimes,
nous sommes devenus des complices de notre propre infortune.
Et aujourd’hui encore, nos tentatives pour nous libérer de ce destin
qui semble immuable se soldent par d’incessantes déconvenues. Vous avez peut-être
deviné que je fais référence au fameux printemps arabe.
Comme les mouvements des indépendances, ces sursauts n’étaient-ils pas
trop spontanés ? Trop soudains et trop peu organisés pour amener ces
jeunes au courage incommensurable jusqu’au bout du tunnel.
Et bien qu’aujourd’hui les
guerres et autres souffrances qui s’en sont suivi comme en Lybie sont insupportables :
l’Afrique entière a une dette envers toutes ces âmes qui se sont immolées au
feu de la lutte pour un meilleur destin que celui de la misère honteuse que
nous ont jusque-là offert nos guides fondateurs et nos libérateurs corruptibles.
Leur sacrifice spontané a mis en marche un réveil longtemps attendu.
Puisque l’oppression que subit le
Congo (et l’Afrique) semble menée d’une manière bien pensée, l’affranchissement
de cycle de colonisation esclavagiste et de ses conséquences doit être pensé.
Les masses devront être éduquées et informées par un travail de fourmis fait
depuis le berceau dans chaque maison de chaque communauté de chaque village et
chaque ville. Nous ne nous affranchirons de ce cycle que si nous pensons,
planifions, budgétisons et croyons en notre futur. Un futur Africain par des
Africains pour l’Humanité. Car, comme a découlé d’une brillante discussion avec
de brillants Congolais ce soir : l’Afrique a toujours été un vivier pour
le reste du monde, et non le contraire.
Nous avons perdu trop de temps à accepter
l’inacceptable, à vivre en laissant mourir, à étudier tout en sachant que mille
dans notre voisinage n’étudiaient pas, à manger en sachant que des bébés tétaient
des seins asséchés, désertifiés.
Nous sommes à l’heure de groupes
de réflexions pacifiques, aveugle aux différences tribales et/ou ethniques,
nous sommes dans la décennie ou nous devons réfléchir à comment des jeunes Congolais
étudieront avec des bourses Congolaises au Congo, nous sommes dans la décennie
ou il est impératif de décider quel jour de quelle année nous célèbrerons zéro
cas de malaria au Congo, c’est maintenant que nous devons trouver comment et
quand le budget national de l’Etat Congo sera équivalent à plus de 100milliards
de dollars américains, c’est aujourd’hui que nous devons commencer à vraiment
chercher la réponse à la question de savoir pourquoi le Congo est comme il est
et comment il deviendra comme il doit être.
Nous sommes des chasseurs, des éleveurs,
de cultivateurs, c’est ce que nous sommes. Nous Congolais et Africains sommes ingénieux
et forts. Nous sommes magnifiques. Nous avons montré le chemin à l’Humanité d’innombrables
fois. Mais, le progrès et la liberté ne nous tomberont pas du ciel. Dans ce 21ème siècle, nous ne trouverons pas des réponses
que nous n’aurons pas pistées. Nous n’habiterons pas des citadelles que nous n’aurons
pas élevées. Et nous nous ne réjouirons pas dans une paix que nous n’aurons pas
cultivée. Notre libération (sans armes),
nous la préparerons jusqu’à ce qu’elle devienne inévitable.
Chacun, ou il est, sait ce qu’il
lui reste à faire.
No comments:
Post a Comment